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Le sens de la formation

... L’analyse bioénergétique aujourd’hui.

Freud parlait d’ « amnésie infantile ». Certes, nous ne pouvons pas nous souvenir de notre petite enfance en faisant appel à des représentations inscrites sous forme d’images et de mots, mais notre petite enfance se rappelle constamment à nous. Comment ? En s’actualisant dans notre présent d’adulte sous forme corporelle, comportementale, interactionnelle.

Le développement du cerveau droit précède donc celui du cerveau gauche : le langage corporel, implicite, précède le langage verbal, explicite.
Dès la naissance en effet, le système limbique encode dans l’hémisphère cérébral droit les expériences corporelles de l’enfant (Damasio, 1994). Elles forment le contenu de la mémoire procédurale et sont à l’origine du sentiment d’habiter un Soi corporel et émotionnel. Ce n’est qu’au milieu de la seconde année que le cortex orbitofrontal atteint sa maturité, pouvant alors fabriquer des représentations et permettant qu’une véritable « mémoire sémantique » des expériences se mette en place (Schore, 2003). L’hémisphère gauche offre alors un support linguistique et verbal à l’expression des évènements.

La mémoire procédurale des trois premières années de la vie, celles durant lesquelles se construisent nos capacités d’autorégulation vitale et émotionnelle, nos modèles d’attachement affectif, nos modèles de découverte du monde, est donc hors de portée du langage verbal.

Dès lors, l’ensemble des dysrégulations vitales, émotionnelles et relationnelles vécues pendant ces trois premières années de la vie  ne sont pas accessibles à la conscience mentale et par l’échange verbal. La relation thérapeutique verbale trouve là ses limites.

Le traitement de ces problématiques préverbales, de plus en plus nombreuses ou mieux identifiées, met à contribution prioritairement le corps et la relation affective, là où l’histoire préverbale s’est inscrite et à laissé des traces. Il s’agit de laisser ré-émerger les dysrégulations vitales, émotionnelles et relationnelles précoces, telles qu’elles se manifestent, c’est-à-dire à un niveau corporel,  sensori-émotionnel et interactionnel non verbal, implicite, projectif. L’adulte vivant cette expérience est toujours, comme le bébé, dans l’attente d’un autre, base de sécurité, qui puisse enfin contenir, réguler, « détoxiquer » et rendre intégrables ces expériences dysrégulées, catastrophiques pour la maturation du Soi, rempli d’angoisse et de détresse. Cette orientation thérapeutique ouvrira la porte à un travail de traduction possible, du corporel sensori-émotionnel vers la figuration interactive, porteuse d’images, de représentations et, finalement d’une pensée élaboratrice émergeant de l’expérience vécue. Cela ouvrira également la porte à un travail de découverte de nouvelles expériences corporelles, sensorielles, émotionnelles, relationnelles, réparatrices du Soi.

Les « neuropsychanalystes », travaillant souvent dans la lignée de la théorie de l’attachement, amorcent aujourd’hui cette perspective thérapeutique (Schore, 2003). Mais ils ne sont pas outillés pour engager une véritable approche corporelle, sensori-émotionnelle, sensori-motrice et interactionnelle, à chaque fois que le patient le nécessite.

Les « analystes bioénergéticiens » ont développé cette habileté sous l’impulsion d’A. Lowen. Leur formation les a entrainés à voyager dans les profondeurs de la continuité corps-psyché, de la continuité implicite-explicite, des signaux et messages vitaux non conscients, sensoriels, émotionnels et posturaux, amenés à la perception consciente. En ce sens, l’ « analyse », en psychothérapie, ne concerne pas seulement les contenus de pensée mais aussi les contenus corporels et les traces corporelles déposés par l’histoire, depuis la toute petite enfance.

L’envie et la joie de vivre, le sentiment intérieur de sécurité, de confiance en soi et d’estime de soi, le plaisir d’interagir, se laisser aimer et être aimé ne reposent pas fondamentalement sur des pensées mais sur des expériences sensorielles et émotionnelles de la petite enfance encodées neurobiologiquement dans le cerveau droit et, fonctionnellement, dans le corps ; à moins que ces expériences ne fassent défaut et soient à l’origine de déficits narcissiques, de traumas précoces et d’expériences d’attachement pathologiques.

La pratique impose donc au thérapeute qu’il engage l’expérience thérapeutique au niveau « implicite », en d’autres termes, au niveau non verbal sensoriel, émotionnel, mimétique, vocal, gestuel, interactif. Le thérapeute opte pour un engagement fondé sur la relation d’accordage affectif, de synchronie et de régulation sensori-émotionnelle ; il opte pour une relation intersubjective. Le thérapeute s’engage à assumer deux ensembles d’expériences simultanées :

  1. Il s’engage à développer son habileté à l’empathie et à la résonance afin de pouvoir entrer dans l’état sensori-émotionnel de son patient afin de le comprendre,
  2. Il s’engage à développer une relation dyadique, patient-thérapeute, dans laquelle chacun unissent leurs efforts pour réguler les états intérieurs du patient, qu’ils soient corporels, émotionnels ou mentaux.

L’ensemble des modules de ce programme de formation ne cessera de mettre l’accent sur la régulation des états de vitalité, des états sensori-émotionnels, des états mentaux et des modèles relationnels qui y concourent, à chaque étape du développement du Soi. Ils proposeront une réflexion pratique sur la différence parfois subtile entre le choix d’une relation analytique et le choix stratégique d’une relation intersubjective, selon la problématique travaillée.

Les conflits (conflits psychiques, conflits affectifs, conflits sexuels…) sont abordés en analyse bioénergétique sous une forme plus analytique, bien que là encore le corps en soit également un lieu d’inscription. Car le cortex et le système limbique sont reliés à tous les étages de l’organisme et impliquent le corps dans leurs choix de stratégie défensive pathogène. Une chose est de prendre conscience et de comprendre les motifs de ses conflits, une autre chose est de relâcher les défenses qui les alimentent. Ces défenses sont psychiques et corporelles : comprendre son conflit et son origine dans son histoire ne suffisent souvent pas à exprimer les affects ou émotions qui les accompagnent et sont maintenus refoulés par des schémas corporels, comportementaux et relationnels hors de portée de la conscience volontaire. Un travail corporel est nécessaire là aussi pour restituer au sujet sa pleine vitalité et sa pleine capacité expressive, à tous les niveaux de complexité du Soi : énergétique et vital, sensoriel et émotionnel, tonique et postural, cognitif et représentationnel.

Des modules spécifiques vous sont proposés dans ce programme de formation afin de vous y entraîner et comprendre que le Soi est une continuité fonctionnelle impliquant le corps et le psychisme, le langage corporel implicite et le langage verbal explicite, quelque soit l’origine et l’expression du conflit.

Enfin, l’implication du thérapeute dans l’exercice de sa pratique met en jeu son propre inconscient et sa propre subjectivité. C’est ainsi, et c’est aussi ce qui garantit que la relation thérapeutique est humaine et humanisante. Il est cependant nécessaire que le thérapeute amène dans le champ de sa propre conscience les motifs à l’origine de ses choix thérapeutiques et de ses réponses intersubjectives.

Des modules spécifiques vous sont proposés dans ce programme de formation afin de vous entraîner à identifier et comprendre la dynamique transférentielle – contretransférentielle.

« Parce que l’ensemble de nos schémas préverbaux s’inscrivent dès l’origine dans la mémoire implicite, non verbale et non consciente, ils constituent la matrice de l’inconscient. Parce qu’ils restent vivaces au fond de soi et source de subjectivation pour le meilleur et pour le pire, ils constituent la matrice de l’identité. En fait, ils constituent nos identifications primaires. » (G. TONELLA, 2009, Les expériences corporelles à l’origine de l’identité de soi,  in J. Aïn (Ed.) Identités, Erès Toulouse)

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